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Prestations & Services > Travail des métaux

Fabrication d’implants en sous-traitance, de la tête aux pieds !

Publié le 22 septembre 2022 par Patrick RENARD
Atelier de décolletage à Courgenay. Le bâtiment dispose de 2000 m² d'atelier, de même que l'usine de Fillinges.
Crédit photo : AFT Micromécanique

Rachetée par le groupe suisse Acrotec fin 2018, AFT Micromécanique est spécialisée dans l'usinage d'implants depuis un quart de siècle. L'entreprise enregistre une croissance annuelle impressionnante. Nous avons demandé à son dirigeant Jérôme Frésard de nous livrer certaines de ses recettes.

Par Evelyne Gisselbrecht

Exclusivement dédiée aux technologies médicales depuis sa création en 1997, AFT Micromécanique s'est forgé une solide renommée auprès des fabricants d'implants et d'instruments pour ses prestations d'usinage, complétées aujourd'hui par des travaux de nettoyage, d'assemblage et de finition. Elle réalise des pièces de 6 à 40 mm de diamètre en inox, en titane et en PEEK, pour les marchés du rachis, de l'orthopédie et du dentaire - ses secteurs de clientèle historiques - et travaille aussi depuis peu dans le domaine de l'implant actif en urologie, ORL et ophtalmologie. Basée à Fillinges en Haute-Savoie, cette société enregistre une croissance de 10 à 15 % par an depuis 2009, date à laquelle Jérôme Frésard a repris sa direction. « Nous sommes passés d'un effectif de 15 personnes à une cinquantaine de collaborateurs », précise-t-il. « Nous bénéficions d'une équipe dynamique et réactive dont la moyenne d'âge est inférieure à 40 ans. »

Le groupe Acrotec compte à ce jour pas moins de 11 entreprises actives dans les technologies médicales :

Profiter des synergies du groupe

En 2018, AFT Micromécanique reçoit un appel du pied du groupe suisse Acrotec issu du monde horloger mais désireux de se diversifier dans le secteur des technologies médicales. Quatre mois suffiront aux deux entreprises pour finaliser la transaction de rachat. « Cette appartenance à Acrotec nous donne accès à des projets de plus grande envergure, sur lesquels plusieurs filiales peuvent travailler conjointement, chacune dans sa spécialité », indique Jérôme Frésard. « Nous pouvons ainsi fournir à nos clients des ensembles complets. Les synergies s'opèrent aussi bien sur le plan commercial que technique. »

Pour mieux connaître les compétences mutuelles des entreprises du groupe, les commerciaux des différentes filiales se réunissent mensuellement afin d'échanger.

Un site de production en Suisse

Divers implants rachidiens usinés en titane (source AFT Micromécanique).

AFT Micromécanique a ouvert une succursale dans le Jura suisse en novembre 2019. Elle a fait construire à Courgenay un atelier de 2000 m² doté des mêmes machines, du même système qualité et des mêmes qualifications que le site de Fillinges, ce qui élimine le risque potentiel d'arrêt de production. « Notre décision, qui remonte à 2018, est antérieure à celle de rejoindre Acrotec », souligne Jérôme Frésard. « Nous nous trouvions confrontés à deux problématiques : un manque de place à Fillinges et l'incapacité de répondre aux besoins croissants d'un de nos clients importants, qui, s'il souhaitait demeurer en conformité avec le label "Swiss made", ne pouvait plus acheter de pièces supplémentaires en zone Euro. Nous avons donc opté pour la construction d'un nouveau bâtiment, équivalent à celui dont nous disposons en France. Aujourd'hui, nous employons 12 personnes à Courgenay et devrions rentrer une 13ème machine en août prochain. Force est de reconnaître que notre introduction au sein du groupe Acrotec nous a grandement facilité les démarches, tant sur le plan fiscal, relationnel que réglementaire. »

Une volonté stratégique de collaborer avec des start-up

Si AFT Micromécanique compte plusieurs leaders du marché des implants et de l'instrumentation parmi ses clients, l'entreprise n'en est pas moins convaincue de la nécessité de travailler en étroit partenariat avec les start-up. « Même si la phase de R&D est parfois très longue et s'il faut du temps pour rendre industrialisables les produits imaginés par ces jeunes entreprises, il ne faut jamais perdre de vue qu'elles développent les produits de demain », indique Jérôme Frésard. « Nous faisons le pari pour certains d'entre eux qu'ils seront un jour fabriqués en grande série, probablement commercialisés par les leaders du marché qui rachèteront ces start-up. Nous avons déjà vu juste à plusieurs reprises et travaillons par exemple aujourd'hui pour une grande entreprise dans le domaine de la visserie d'extrémité. »

La qualité : une préoccupation constante

AFT Micromécanique consacre une part importante de ses investissements aux moyens de contrôle. Elle s'est dotée de tous les équipements standard, mais aussi de 3 machines de contrôle tridimensionnel et de 7 projecteurs de profil automatiques Keyence.

Ainsi, elle peut répondre à une large demande de ses clients en matière de contrôle. Les deux sites de l'entreprise sont certifiés ISO 13485:2016 par l'organisme notifié DNV, un choix délibéré destiné à rassurer les fabricants d'implants quant au niveau d'exigences de qualité satisfait par l'entreprise.

Un partenariat de longue date avec ses principaux fournisseurs

Autre particularité d'AFT Micromécanique : sa fidélité sans faille aux constructeurs d'équipements chez qui elle se fournit. Pour ses centres de fraisage, elle entretient avec Willemin Macodel un partenariat de plus de 25 ans, imputable essentiellement à la qualité obtenue en sortie machine. « Beaucoup de clients recherchent des sous-traitants équipés de machines Willemin Macodel », déclare Jérôme Frésard. « Pour le décolletage, nous utilisons exclusivement des tours Citizen (distribués par Hestika en France). Le recours à une seule et même typologie de machines assure aux programmeurs d'AFT Micromécanique une maîtrise complète de l'équipement. »

Ces choix stratégiques portent leurs fruits puisqu'AFT Micromécanique poursuit sa croissance et devrait réaliser d'ici la fin 2022 une progression de 64% depuis 2018, et ce en dépit de la crise sanitaire.


aft-micromecanique.fr

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