Un traceur fluo pour les outils chirurgicaux
La start-up strasbourgeoise AstraNice développe un revêtement fluorescent qui va aider le chirurgien à mieux visualiser les instruments dans le corps humain, en particulier lors d’interventions mini-invasives.
Le concept de chirurgie guidée par l’imagerie de fluorescence (IFGS) était jusque-là fondé uniquement sur l’injection aux patients, par voie intraveineuse, d’une molécule fluorescente : le vert d’indocyanine. Une molécule qui se répand dans tous les fluides mais sans possibilité de cibler une zone précise. Cette solution n’est donc pas adaptée aux besoins d’une chirurgie de précision.
La technologie d'AstraNice est radicalement différente puisqu'il s'agit d'un revêtement composé d’un polymère dans lequel sont encapsulées des molécules de colorant fluorescent 30 fois plus brillant que le vert d’indocyanine.
Propulsée par la SATT Conectus et incubée chez Quest for Health à Strasbourg, AstraNice compte réaliser une levée de fonds décisive avant la fin de cette année.
Invisible en lumière blanche, ce revêtement peut être visualisé grâce à des caméras infrarouges, comme celles qui équipent les blocs opératoires où l'IFGS est déjà déployée. Mais contrairement à l'approche par injection intraveineuse, il permet de cibler une zone précise du corps et de repérer visuellement les instruments opératoires (clips endoscopiques, cathéters, aiguilles, compresses) à travers les tissus et muqueuses (jusqu’à 0,5 cm de profondeur).
On notera que ce revêtement, biocompatible, ne présente aucun risque de fuite d’agent fluorescent dans le corps, et qu'il est utilisable dans tous types de chirurgie, pour tous types de pathologies et matières (acier chirurgical, tissu, PVC…). Son champ d’application est donc immense, pour un délai de développement optimal, sans parler de sa facilité d’utilisation.