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Prestations & Services > Traitement de surface

Un film multicouches beaucoup plus hermétique que le parylène

Publié le 23 avril 2020 par Patrick RENARD
Le disque magnétique rotatif de l’implant eyeWatch est protégé de la corrosion grâce à la technologie de Coat-X.
Crédit photo : Rheon Medical

Nul doute que le fabricant suisse Rheon Medical a eu raison de faire appel à la technologie de revêtement de la start-up Coat-X pour assurer l'herméticité de son implant eyeWatch. Celui-ci vient en effet d'obtenir le marquage CE, après des essais cliniques sur plus de 140 patients. 

Désormais marqué CE, le dispositif eyeWatch de Rheon Medical est un système de drainage implanté dans l'œil des patients souffrant de glaucome. Il permet l'ajustement, de manière non invasive, de la pression intraoculaire. L'entreprise a achevé un programme clinique approfondi en Suisse, en Grèce et au Royaume-Uni. « Plus de 140 patients ont été traités avec le système eyeWatch avec des résultats exceptionnels à la clé », a déclaré Nikos Stergiopulos, PDG de Rheon Medical.

Ce succès est en partie dû à la collaboration de Rheon Medical avec son compatriote Coat-X. En effet, ce dernier a mis au point une technologie de revêtement de surface qui protège le cœur de l'implant eyeWatch - un disque magnétique rotatif - contre la corrosion.

Le procédé s'inspire du dépôt de parylène C en phase vapeur, bien connu pour permettre une encapsulation biocompatible de l’électronique. Mais il s'agit, avec la technologie développée par Coat-X, de créer des films alternant des couches de parylène et des couches de céramique ultrafines et beaucoup plus denses, qui agissent comme des barrières. Le nombre de couches dépend des besoins. Par exemple, une couche de parylène et une couche de céramique suffisent dans le cadre d'un implant à court terme, mais il faut compter une dizaine de couches pour un implant à long terme.

Coat-X a également développé la machine de déposition, qui permet d'appliquer les couches de parylène et de céramique au sein de la même chambre.

Moins de microns pour davantage d'efficacité

Le principal intérêt de cette technologie est celui du dépôt chimique en phase gazeuse : le revêtement se fait de façon homogène sur toutes les parties de la pièce traitée, au contraire de l'utilisation d'un spray.

Des prestations d'ingénierie, de sous-traitance et de location

La stratégie de Coat-X est de proposer des solutions d’encapsulation, généralement en deux phases : une étude de faisabilité et le revêtement, effectué en salle blanche dans ses locaux. L'entreprise propose aussi un service d’ingénierie pour conseiller ses clients sur le développement de leur implant, le choix des matériaux, la géométrie, les méthodes de fabrication…

Elle dispose aussi d’un centre de caractérisation, qui lui permet d’effectuer la validation des produits de ses clients, avec des moyens de vieillissement accéléré, de mesure d’épaisseurs, de test de corrosion, d’adhésion et d’herméticité.

Enfin, pour certains clients, Coat-X pratique la location de lignes de production, quand il s’agit de traiter de grandes quantités de pièces.

Par rapport au dépôt de parylène seul, le premier avantage est l’efficacité. « Un film de 7 couches composites est 1000 fois plus hermétique qu’une couche de parylène de même épaisseur », explique Andreas Hogg, fondateur et CEO de Coat-X. « Les pièces sensibles à la corrosion, aux acides, au gaz… résistent ainsi beaucoup plus longtemps ».

Autre avantage : là où il faudrait déposer une couche de plusieurs dizaines de microns de parylène, un film de 1 micron de film composite suffit. Sachant que le dépôt de 20 microns de parylène nécessite environ 10 heures, l’opération est très coûteuse en temps machine. « Avec notre process, un heure suffit pour déposer un film de 1 micron », souligne Andreas Hogg.

Pour quelles applications ?

Le procédé est réservé à des produits de moyenne et haute gamme, plutôt de petites tailles. Ce qui est souvent le cas dans le secteur des dispositifs médicaux implantables. Sachant que la chambre de la machine offre un volume de 0,5 m3, il est possible de traiter en une seule fois des centaines, voire des milliers de pièces de quelques millimètres.

La technologie de Coat-X est adaptée aux implants intelligents, c'est-à-dire intégrant des capteurs et des actionneurs, y compris les implants neuronaux, mais aussi aux instruments chirurgicaux stérilisables qui incluent des circuits électroniques, aux DM à porter sur soi... D'autres applications sont envisageables, comme par exemple des stents sur lesquels seraient intégrés des capteurs recouverts d'un film multicouches, pour prévenir une recalcification.


coat-x.com

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