Un nouveau départ et de belles perspectives d’avenir pour ECP
Après avoir subi, il y a un an, un incendie qui a détruit la majeure partie de son outil de production, l’expert en ultra-propreté ECP a su rebondir et se réorganiser pour renforcer encore sa qualité de service. La société montpelliéraine a investi pas moins de 15 M € dans sa nouvelle structure.
Par Evelyne Gisselbrecht
Si l’activité d’ECP, lancée en 1996, est initialement dédiée au nettoyage en salle blanche de boîtes pour composants micro-électroniques, l’entreprise reçoit dès l’année suivante des demandes du secteur médical, séduit par le niveau de décontamination obtenu. Doté d’une salle blanche ISO 6 sur son site de Montpellier, ce spécialiste de l’ultra-propreté atteint en effet des résultats qui satisfont pleinement les attentes de la profession. Pour en attester, ECP développe un laboratoire d’analyses particulaires (LPC et granulométrie) et microbiologiques. Au-delà des prestations de nettoyage ultra-propre, elle est ainsi en capacité de valider les procédés qu’elle met en œuvre et d’effectuer des analyses libératoires de lots.
« Pour répondre aux besoins des fabricants de dispositifs médicaux, nous avons aussi ajouté à notre offre des prestations complémentaires de traitement de surface et de conditionnement à façon », précise le responsable commercial Stéphane Gigout, qui souligne une croissance continue de l’activité d’ECP dans le secteur médical depuis sa création. En 2010, l’entreprise lance un deuxième site de production à Moirans près de Grenoble.
En matière de nettoyage, ECP propose de nombreuses technologies à ses clients, qu’il s’agisse de procédés aqueux ou secs. « L’un de nos atouts est de pouvoir nous adapter aux demandes très variées de nos clients en proposant un service sur mesure » souligne Stéphane Gigout. « Nous disposons de moyens très performants et de compétences très pointues sur nos deux sites de production. »
Un plan de relance ambitieux suite à un incendie en février 2023
L’hiver dernier marque un tournant dans l’histoire d’ECP. En effet, le groupe est victime, sur ses locaux montpelliérains, d’un incendie d’origine électrique qui détruit près de 90 % de ses moyens de production. Pour autant, il parvient à maintenir 50 % de son activité grâce au site de Moirans et à la location temporaire d’une salle blanche à Vendargues, au Nord-Est de Montpellier. « Nous n’avons bien sûr pas revu à la baisse nos standards de qualité durant cette période instable », commente Stéphane Gigout qui met également en avant la détermination et la loyauté des collaborateurs de l’entreprise (production, qualité, commercial, R&D et affaires réglementaires) durant cette période.
Un plan de relance d'envergure est alors élaboré, en particulier :
- l'installation, à Vendargues, d’un bâtiment neuf de 2400 m² qui comprend plus de 800 m² de salles propres ISO 5 à 7 et sera opérationnel dès ce printemps,
- l’extension du site de Moirans avec une surface de salles propres multipliée par 3, qui sera finalisée au cours du premier trimestre.
Chacun de ces deux sites sera doté de son propre laboratoire d’analyses dès le premier semestre.
ECP pourra ainsi garantir à ses clients la continuité de leur activité et leur offrir une solution en backup en cas de souci, les capacités de production des deux sites étant désormais similaires.
Des équipements neufs de dernière génération
Cette réorganisation est également l’occasion pour ECP de se doter de nouveaux équipements de pointe et d’introduire des technologies de nettoyage innovantes.
Le groupe a fait ainsi l’acquisition d’une quinzaine de machines réparties sur les deux sites parmi lesquelles figurent :
- des équipements de nettoyage de précision par ultrasons sous vide, qui lui permettent de mieux traiter les pièces de géométrie complexe ou comprenant des cavités, ce qui est le cas de nombreux composants implantables,
- des équipements de soufflage ionique, un procédé de décontamination à sec particulièrement bien adapté aux pièces en plastique de petite taille, par exemple pour le conditionnement d’implants dentaires. Cette technique consiste à balayer la pièce avec un flux d’air ultra-sec, ultra-propre et à filtrer le reflux d’air de manière à éviter que les particules ne viennent se redéposer sur la pièce.
- des équipements de séchage infrarouge,
- des équipements de nettoyage par cryogénie.
Un espace dédié à des procédés innovants et plus écologiques
Certifié ISO 9001 et ISO 13485, ECP réalise environ 25 % de son activité sur le marché du dispositif médical (implants orthopédiques, dentaires et ophtalmologiques essentiellement). Le groupe est également très présent dans le secteur pharmaceutique (40 %) et l’industrie des semi-conducteurs.
Soucieux de maintenir sa place de référent dans la décontamination de composants à haute valeur ajoutée, ECP ouvrira à la fin du 1er semestre une surface consacrée à la R&D.
Baptisée TSIAS (Traitements de Surfaces Innovants pour Applications à la Santé), cette plateforme collaborative réunira sur Moirans des équipements de différents partenaires d’ECP et développera des technologies innovantes dans le domaine du nettoyage ultra-propre et du traitement de surface (plasma sous atmosphère contrôlée, CO2 supercritique, cryogénie, nettoyage ionique, nettoyage laser…). L’objectif de cette plateforme est de proposer des essais et expertises de pièces critiques, dédiées aux secteurs médical et pharmaceutique entre autres.
Ces technologies avant-gardistes ont également pour but de réduire la consommation en eau et en énergie.
Chapeau bas pour ce groupe qui a su réagir avec détermination face à une situation difficile et peut désormais considérer son avenir sereinement. ECP, qui emploie une cinquantaine de collaborateurs à l’heure actuelle, devrait d’ailleurs doubler son effectif d’ici la fin de l’année, et retrouver ainsi la taille qui était la sienne avant le sinistre.