Analyser les gaz expirés pour aider au diagnostic de diverses pathologies
Particulièrement compact, le capteur OCIEngine s'appuie sur une technologie de spectroscopie infrarouge pour permettre des mesures fiables, précises et rapides en analysant les gaz dans l’air expiré. Des modèles pour la mesure de CO2 et d'acétone sont voués à intégrer des DM de diagnostic non invasifs.
Basée à Aix-en-Provence, la jeune pousse Olythe s'est spécialisée dans l’analyse de l’air expiré grâce à une technologie brevetée basée sur la spectrométrie infrarouge. L'entreprise conçoit, développe et commercialise en particulier un capteur en marque blanche, appelé OCIEngine.
Une première version de ce capteur, capable d'analyser le taux d'éthanol dans l'air expiré, est intégrée dans un éthylotest électronique connecté, commercialisé depuis 2018 sous le nom d'Ocigo. L'efficacité de cet appareil a permis de démontrer le fort potentiel du capteur, qui peut être mis à profit dans l’analyse d’autres types de gaz.
C'est ainsi qu'en novembre 2022, l'entreprise a annoncé une deuxième modèle de capteur, OCIEngine CO2, capable de mesurer avec précision le taux de dioxyde de carbone dans l'air expiré. Une précision telle (0,02 % + 2 % de la lecture) que l'intégration du capteur dans un DM doit permettre de détecter rapidement, et de manière non invasive, d’éventuelles pathologies. Par exemple, un taux de CO2 trop bas dans l’air expiré peut témoigner d’insuffisance rénale, d’hypoxie ou de diabète. À l’inverse, un taux trop élevé peut faire état d’hypercapnie, un trouble provoquant maux de têtes, difficultés respiratoires et étourdissements.
Intégré dans un traqueur de cycle, ce capteur compact (21 x 21 x 80 mm) et léger (17 g) pourrait aussi permettre aux femmes de connaître en temps réel et en un souffle leur pic de fécondité. En effet, les hormones produites pendant le cycle menstruel modifient le taux de CO2 expiré.
Une aide au diagnostic du diabète ?
Plus récemment, Olythe a récidivé avec cette fois un modèle de capteur capable de mesurer le taux d'acétone : l'OCIEngine Pro Acetone. Il se trouve que l’acétone est un corps cétonique produit par le foie et éliminé par les urines et les voies respiratoires. Sa détection dans l'air expiré peut aider au diagnostic de certaines pathologies. En effet, une trop grande concentration d'acétone dans le corps peut être la cause d'un état de cétose, voire d'une acidocétose diabétique.
L'état de cétose n'est pas en soi un marqueur du diabète. Mais sur le long terme, il peut provoquer une acidocétose, liée au diabète ou à des pathologies hépatiques.
Ainsi, la précision du capteur OCIEngine dans l’analyse de l’acétone présent dans l’air expiré permettrait d’aider au diagnostic du diabète.
Des études ont prouvé que le taux d’acétone dans l’air expiré était corrélé au taux de glucose dans le sang. Aujourd’hui, les tests de glycémie, effectués par prélèvement sanguin, sont encore souvent intrusifs, douloureux et délicats à réaliser. L’analyse du souffle serait une façon avantageuse d'effectuer un suivi plus simple, non invasif et sans douleur, des pathologies liées au déséquilibre de la glycémie.
Comment ça marche ?
Le capteur OCIEngine est composé d’une chambre de mesure traversée par un rayonnement infrarouge. Lorsque l’air expiré passe dans cette chambre, les molécules d’intérêt absorbent une partie du rayonnement, ce qui réduit l’intensité du signal optique. La concentration du gaz peut donc être calculée selon la loi physique de Beer-Lambert.
La fluctuation du rayonnement infrarouge émis au contact des molécules évite toute transformation ou détérioration du capteur et des éléments qui pourraient en altérer le fonctionnement. Cela lui assure donc une durée de vie très longue.