Technomimétisme : une alternative au biomimétisme
Le technomimétisme consiste à appliquer, dans le médical par exemple, des principes technologiques issus d'un autre secteur industriel. Le cabinet de consultants IAC nous résume ici les similitudes et les différences de cette approche avec celle du biomimétisme.
Par Jean-Baptiste Guillaume, Senior Manager, associé d'IAC
Si imiter la nature pour développer des technologies innovantes n’est pas une idée récente, elle reste à la base de nombreux développements dans le dispositif médical. Il ne se passe pas un mois en effet sans qu’on évoque un robot chirurgical "poulpe" ou des revêtements antibactériens semblables aux feuilles de lotus.
Mais la route est longue de la nage gracieuse du poulpe au robot certifié, commercialisé et produit en série industrielle. Il existe une voie plus rapide et plus sûre que le biomimétisme : le "technomimétisme", qui consiste à appliquer à une industrie, par exemple celle des DM, des principes technologiques issus d'un autre secteur industriel. Le cabinet de consultants IAC, qui accompagne les entreprises du secteur de la santé dans leur transformations face aux évolutions du marché, et dans l'amélioration de leur compétitivité, travaille sur divers secteurs (aéronautique, santé, automobile, grande consommation). A ce titre, son équipe bénéficie d'une bonne vision du potentiel de transversalité entre différentes industries.
Un exemple passionnant est celui du dispositif Simeox de PhysioAssist. Inspiré de technologies de transport de boues, il agit sur la rhéologie du mucus pour le liquéfier et soulager des patients atteints de mucoviscidose ou de BPCO. Ce cas précis illustre que le technomimétisme possède une similarité et deux différences notables avec le biomimétisme.
Wavera : une technologie de pompe révolutionnaire, inspirée des poissons La similarité, c'est la vision d'un esprit brillant, visionnaire, qui imagine l'application potentielle dans le médical d'une technologie qu’il voit à l’œuvre dans un autre contexte.
La 1ère différence notable est la relative assurance que si la faisabilité d’un principe est avérée dans une industrie, les ingénieurs talentueux pourront le transposer dans une autre. On est certes encore loin des certifications et des essais cliniques, mais la feuille de lotus sous son microscope en est plus éloignée encore.
2ème différence : s'il est peu probable de se faire attaquer par un poulpe en justice pour enfreinte de brevets, le risque sur la propriété intellectuelle est réel pour une application technomimétique. Une étude juridique préalable doit permettre de valider les cas d’applications et de déterminer une stratégie de contournement ou de négociation.
Trois raisons qui font que les esprits brillants, les ingénieurs talentueux et les avocats en propriété intellectuelle ont de beaux jours devant eux !