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Étude sur la valorisation des plastiques usagés en santé

Publié le 10 décembre 2024 par Patrick RENARD
Les gisements de plastiques d’intérêt se concentrent sur les dispositifs à usage unique, leurs emballages et, dans une moindre mesure, le flaconnage.
Crédit photo : Ramil Gibadullin - stock.adobe.com

Conduite par le pôle de compétitivité Polymeris, en partenariat avec ADI Nouvelle-Aquitaine, l'étude EVAPLUS fait l'état des lieux de la gestion des plastiques usagés dans les hôpitaux. Le but est d'initier des projets concrets de valorisation de ces déchets. 

Composant essentiel d'une grande variété de produits médicaux (seringues, cathéters, poches de perfusion, gants, blouses ou encore emballages d'instruments stériles…), le plastique est aujourd'hui un matériau prépondérant dans les produits de santé. Ces derniers étant majoritairement à usage unique, ils génèrent une quantité importante de déchets qui représente chaque année en France entre 23 000 et 170 000 tonnes de plastique (hors déchets d'activités de soins à risques infectieux). Soit 17 fois le poids de le Tour Eiffel !

Le problème réside dans le fait que ces plastiques, rarement recyclés ou valorisés, finissent généralement enfouis ou incinérés.

Il convient de se poser deux questions :

  • existe-t-il des voies de valorisation pertinentes pour les plastiques de santé en France ?
  • quels sont les facteurs clés de succès pour en former de nouvelles ?

Une étude impliquant de nombreux industriels du DM

C'est pour trouver des réponses à ces questions qu'ADI Nouvelle-Aquitaine et le pôle de compétitivité Polymeris ont lancé l’étude EVAPLUS. Réalisée par le cabinet de conseil en innovation Alcimed, cette étude a été financée à 70 % par l’ADEME et à 30 % par de nombreux acteurs publics et privés. Les contributeurs sont Ahlstrom, ARaymondLife, B.Braun, Benvic, le CHU de Bordeaux, Clayens NP Plastibell, Enovis, Gerflor, Mitsubishi Chemical, Peters Surgical, Resah, Saint-Gobain, Sartorius, Sterimed et Suez. Une liste qui montre l'implication de fabricants, fournisseurs et sous-traitants du secteur du DM.

Loop Santé : 1ère initiative régionale sur la transition écologique du secteur La mise en place d'une filière de recyclage des déchets plastiques liés aux activités de soins implique et nécessite la coordination de six typologies d'acteurs : les structures de soins, les collecteurs et les centres de tri, les recycleurs, les compounders et plasturgistes, les transformateurs et metteurs sur le marché (y compris les fabricants de DM), les distributeurs et centrales d'achats.

Cinq facteurs de succès de la valorisation des déchets

S'il est vrai que depuis une dizaine d'années des évolutions réglementaires ont pour conséquence d'inviter les acteurs à mettre en place des voies de valorisation et de recyclage pour les plastiques en santé, de forts enjeux économiques, logistiques, techniques, organisationnels et environnementaux persistent. Les structures de soins, par exemple, rencontrent des difficultés techniques pour le tri et le démantèlement des produits contenant du plastique et sont, d'un point de vue logistique, souvent contraintes par le foncier disponible pour la mise en place de nouvelles filières de recyclage.

L'étude de ces enjeux a permis de déterminer cinq facteurs clés de succès pour la mise en place d'une voie de valorisation des déchets plastiques d'activités de soins :

  1. Trouver un modèle économique rentable ou à moindre coût qui pérennise des exutoires à forte valeur ajoutée.
  2. Organiser une logistique qui facilite le tri et la collecte des plastiques afin de massifier les gisements.
  3. Permettre techniquement le tri et le démantèlement des produits, ainsi que la traçabilité des produits recyclés.
  4. Rassembler tous les maillons de la chaine de valeur autour d'une organisation commune du recyclage.
  5. Garantir l'aspect vertueux du recyclage proposé en comparaison à l'enfouissement ou l'incinération.

Quid de l'intégration de plastique recyclé dans les DM ?

Au delà du recyclage des déchets que représentent les produits de santé, l'étude aborde le sujet de l'intégration de matières plastiques recyclées dans ces produits.

Concernant les dispositifs médicaux, il n'existe aucun interdiction d'y incorporer du plastique recyclé. L’enjeu est avant tout de respecter la règlementation du marquage CE basée sur un rapport bénéfice–risque favorable pour le patient. Cela implique, quelle que soit la classe du DM, des enjeux de stabilité des plastiques dans le temps, et de traçabilité qui doit être démontrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. Les fabricants de DM partagent ces obligations avec leurs fournisseurs de matières premières.

On notera qu'Enovis, membre du consortium EVAPLUS, utilise désormais du plastique recyclé pour les talonnettes de ses bottes d’immobilisation. Ce sont des DM de classe I. Il va sans dire qu'il est plus difficile de prouver qu’avec de la matière recyclée, un DM de classe III remplit toujours les attendus en termes de biocompatibilité.

Un rapport et un webinaire en accès libre

Où se situent les principaux gisements de plastique d'activités de soins en France ? Quelles sont les réglementations en vigueur ou à venir impactant les différents maillons de la chaine de valeur ? Quels sont les enjeux de chacun ? Comment les autres pays européens traitent-ils ces questions ? Quelles sont les prochaines étapes pour la mise en place d'une filière de recyclage ?

Autant de questions auxquelles les acteurs, y compris les fabricants des DM concernés, pourront trouver des éléments de réponses détaillés dans le rapport complet de l'étude EVAPLUS. Disponible sur la librairie gratuite de l'ADEME, ce rapport a été présenté lors d'un webinaire de restitution de 1h30 qui peut être visionné à partir de cette page.


www.adi-na.fr, www.polymeris.fr, www.ademe.fr, www.alcimed.com

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