Vers des procédés laser plus précis, plus rapides et plus économiques
En moins de 3 ans, la PME Laser Cheval a réussi l’exploit de mettre sur le marché deux machines laser femtoseconde : la Saphir et la Iolite, tout en changeant de locaux. Ces équipements ont tout lieu d’intéresser le secteur médical, de même que les nouveaux process que l'entreprise optimise en parallèle.
Par Evelyne Gisselbrecht, de DeviceMed
Souvenez-vous : il y a un peu plus de 2 ans, Laser Cheval se lançait à la conquête du tout petit en introduisant sur le marché la Saphir FEMTO. Equipée d’une source laser femtoseconde, cette machine permet de réaliser aussi bien du micro-usinage superficiel ou profond que du gravage ou du marquage, pour des besoins en traçabilité par exemple. Les avantages des impulsions laser ultracourtes sont multiples :
- limitation voire suppression complète de la zone affectée thermiquement, ce qui évite d’altérer les propriétés du matériau,
- gain de précision sur les détails et les profondeurs d’usinage du fait d’une ablation de particules beaucoup plus petites,
- diminution des temps de cycle,
- réduction des post-traitements : il n’est plus nécessaire d’ébavurer ni de polir les pièces usinées, voire dans certains cas de les passiver.
Dans le secteur médical, les atouts du laser femtoseconde sont particulièrement appréciés pour la découpe de pièces de faible épaisseur comme les stents, ou la réalisation de certaines vis chirurgicales, pour ne citer que quelques applications.
« Nous sommes de plus en plus sollicités pour des développements avec nos lasers femtoseconde dans le but de remplacer la gravure chimique », précise Emric Verwaerde, directeur commercial de Laser Cheval. « La finesse du femto nous permet de reproduire la trame de fond de la gravure chimique et de parvenir à limiter la dépouille à un niveau équivalent à celui obtenu avec ce procédé conventionnel. »
Traiter de plus grandes charges grâce à la machine Iolite
Pour favoriser le traitement de charges plus importantes, le constructeur bisontin complète aujourd’hui son offre de machines laser femtoseconde avec la gamme Iolite. Sa particularité : une zone de travail plus large de 900 x 550 cm contre 400 x 500 cm pour la Saphir. La Iolite permet ainsi de positionner sur la table entre 10 et 15 palettes de pièces, qui peuvent toutes nécessiter des opérations différentes. La machine reconnaît les différents types de pièce, palette par palette, grâce à un logiciel de vision développé en interne. Elle procède alors en continu aux usinages préalablement programmés.
Tout comme les Saphir, les machines Iolite peuvent recevoir aussi bien des sources laser continues dédiées à la micro-soudure que des sources femtoseconde, mais aussi du nano- ou du pico-seconde. Seuls les paramètres varient en fonction de l’usage de destination.
« L’une des innovations majeures apportées par Laser Cheval est d’avoir développé un logiciel de pilotage adapté à l’ensemble de nos machines », fait remarquer Emric Verwaerde. « Un client qui disposerait déjà d’une LEM2 par exemple, pourra se familiariser rapidement avec une Iolite voire avec une machine de micro-soudure, car il retrouvera la même interface homme/machine et le même environnement informatique. Cette évolution importante a déjà porté ses fruits. Pour Laser Cheval, il est facile aujourd’hui d’interfacer ses machines avec le logiciel de GPAO d’un client ou avec une ligne de production, puisque nous avons la parfaite maîtrise du logiciel de pilotage ».
Autre particularité de ces nouvelles machines : elles offrent une grande autonomie afin de répondre le mieux possible aux besoins du client. Ainsi, les Saphir et les Iolite sont toutes équipées du même système de vision et offrent la possibilité de centrer les pièces en manuel ou en automatique à l’aide d’une caméra. On obtient une précision de positionnement qui peut aller jusqu’au centième de mm.
Le sablage laser au service des DM multi-composants
Mais l’innovation chez Laser Cheval ne se limite pas à développer de nouvelles machines.
L’entreprise travaille également d’arrache-pied à la mise au point de nouveaux process qui pourront être intégrés au design standard de ses machines pour répondre aux nombreuses demandes de sa clientèle.
Dans le secteur médical, ces développements portent essentiellement sur la fonctionnalisation de pièces, en particulier dans le domaine de la préparation de surface. Emric Verwaerde évoque ainsi le procédé de sablage laser récemment mis au point par sa société et testé avec succès sur l’inox et le titane. « Le sablage laser ne requiert aucune préparation ni retrait d’épargne nécessitant parfois des produits chimiques susceptibles d’altérer la pièce. Il peut être effectué sur des zones très petites, à proximité immédiate des zones polies, avec une précision de quelques centièmes de millimètres garantie par la commande numérique. »
Des locaux fonctionnels pour mieux accueillir les clients
Pour faire face à sa croissance, Laser Cheval a déménagé début 2019. Les nouveaux locaux situés à Marnay dans la proche banlieue de Besançon lui offrent un gain de place de 50 %. Désormais propriétaire de ses murs, l’entreprise dispose de 1200 m² d’ateliers entièrement rénovés et de 450 m² de bureaux flambant neufs. Un étage de 400 m² reste disponible pour une éventuelle extension future.
L’accès aux ateliers et au laboratoire d’essais est contrôlé à des fins de confidentialité. Les tests de faisabilité peuvent ainsi être réalisés en toute discrétion.
Cette technique intéresse de près les experts en implantologie mais aussi les fabricants de dispositifs médicaux multi-composants. « Le laser permet déjà depuis longtemps de souder sans métal d’apport dans la mesure où l’application s’y prête, ce qui évite l’addition d’un matériau qui peut s’avérer polluant. Avec le sablage laser, on peut désormais rendre une surface rugueuse donc plus adhésive sur une zone très précise, en particulier dans le cadre d’un futur collage, » ajoute M. Verwaerde.
Laser Cheval consacre également d’importants efforts au développement de l’usinage de matrices (poinçons…) et de la soudure scanner, une technique pour laquelle ni la pièce ni la tête laser ne bougent et qui permet de faire l’économie d’outillages de fixation complexes.
Cet investissement important en développement a conduit l’entreprise à étoffer ses effectifs : elle emploie aujourd’hui 4 personnes au développement process, 5 au bureau d’études et 2 informaticiens, soit environ 10 % de son personnel.
Forte de cette nouvelle structure et de ses locaux plus spacieux (voir encadré), Laser Cheval peut désormais envisager sereinement son avenir et répondre aux sollicitations croissantes de ses clients.