Une oscillation à basse fréquence pour un usinage sans copeaux longs
Récompensée lors d'Industrie Lyon 2017, la technologie LFV de Citizen Machinery résout les problèmes liés à l’enchevêtrement des copeaux. Une innovation utilisable pour toutes les formes de pièces et les matériaux difficiles à usiner, sans compromis en termes d'état de surface et de précision.
Depuis 15 ans, les Trophées de l’Innovation du salon Industrie dénichent les meilleures innovations présentées par les exposants. Sur 143 produits ou services soumis par les participants de l'édition lyonnaise d'avril dernier, seuls 5 ont été primés, dans les catégories Eco-Efficacité, Nouvelles Technologies, Outils Numériques et Performance Industrielle, et Coup de Cœur du Jury.
Parmi les innovations susceptibles d'intéresser les industriels du dispositif médical, nous avons retenu celle du Japonais Citizen Machinery, présentée par Hestika, son distributeur en France. Il s'agit de la technologie LFV, mise au point pour éviter la formation de copeaux longs lors de l'usinage de pièces en tous genres. Les copeaux longs ont en effet une fâcheuse tendance à créer des enchevêtrements qui peuvent perturber sensiblement le process, avec des interruptions de l'usinage et la nécessité d'une intervention de l'opérateur. Ils peuvent également altérer les états de surface, et même provoquer un début d'incendie dans le cas de l'usinage du titane (auto-inflammable).
Une kyrielle d'avantages
Développée en collaboration avec Mitsubishi, la technologie LFV repose sur la fragmentation des copeaux en cours d'usinage au travers d'une oscillation de l'outil à basse fréquence. Produite dans l'axe d'usinage, cette oscillation est synchronisée avec la rotation de la broche principale pour briser les copeaux en petits fragments et les évacuer durant l’opération. Les copeaux ainsi débités en petits morceaux occupent un volume 10 fois inférieur à celui des copeaux traditionnels.
D'après le fabricant, la coupe en mode LFV entraîne également le doublement de la durée de vie de la plaquette en facilitant la lubrification. Pendant un très court instant, l'outil n'est en effet plus en contact avec la matière et libère un espace favorisant l'écoulement du lubrifiant. En outre, l'absence de copeaux dans la zone de l'outil renforce l'optimisation de l'arrosage.
Le procédé s'accompagne d'une limitation des avances, mais il n'a pas vocation à être utilisé en permanence. La commande numérique permet de n'appliquer les oscillations qu'au moment opportun par code M intégré dans le programme.
En tout cas, la précision de coupe n'est en rien compromise. Le procédé n'altère pas non plus l'état de surface, avec une rugosité (Ra) qui peut même être améliorée dans certains cas.
La technologie LFV peut être utilisée pour des pièces aux formes variées et des usinages de type tournage/filetage, tronçonnage/gorge, chanfrein, rayonnage ou encore perçage. Toutes les matières peuvent en bénéficier, y compris le PEEK, et les matériaux difficiles à usiner, comme l'inox et le titane.
Proposée sur le tour Citizen Cincom L20 VIII, qui permet d'usiner des barres de diamètre 20 mm, cette technologie sera prochainement implémentée sur les modèles L12 (12 mm) et L32 (32 mm), sur la gamme de tours à poupée fixes à tourelles Miyanoet, et ultérieurement sur des machines plus complexes (double peigne, plusieurs axes Y, etc.).
Il faut noter que cette option ne peut être ajoutée après l'acquisition de la machine. Il faudra donc choisir au moment de l'achat entre le modèle standard ou le modèle LFV... environ 10 % plus coûteux.