Un constructeur de machines français sur le marché médical
Animée d’une solide volonté d’innovation, la société meusienne Realmeca a anticipé les différentes mutations technologiques et économiques et bravé les crises qui ont affecté l’industrie de la machine-outil. Elle a aujourd’hui toutes les cartes en main pour s’imposer dans le secteur médical.
Fondée en 1962 par Jean Friess, Realmeca est implanté à Clermont-en-Argonne dans la Meuse, à proximité de l’autoroute A4 qui relie Paris à Strasbourg et non loin de la gare Meuse TGV. Spécialisée à l’origine dans la construction de tours à fileter, l’entreprise propose aujourd’hui une large gamme de tours et de centres de tournage CN 2 à 3 axes, ainsi que de centres d’usinage UGV 3 à 7 axes. La société lorraine, qui emploie 120 personnes, compte plus de 6000 machines installées à travers le monde.
Un centre de fraisage-tournage dédié au secteur médical
Conçue pour la réalisation d’ensembles complexes, la RM3-7 axes permet de fabriquer une pièce en un seul cycle tout en présentant l’avantage d’un faible encombrement (2 m x 2 m). « Outre son extrême précision, l’atout principal de la RM3-7 est sa polyvalence. Il s’agit d’un centre multi-fonctions et non d’un tour « arrangé » pour réaliser du fraisage ou l’inverse, comme on peut l’observer parfois », précise Jean-Baptiste Médot, directeur commercial de Realmeca. Cette machine, dont la broche de fraisage UGV tourne à 50.000 tours, est en effet dotée d’un magasin pouvant accueillir jusqu’à 60 outils. Ses deux broches de tournage – qui peuvent également être utilisées uniquement comme deux axes rotatifs suivant l’opération – acceptent un diamètre maximum de barre de 32 mm avec une extension à 42 mm si le matériau est plus léger.
Un concept qui a séduit la société Stryker
Ultra-précision, réduction du temps de cycle et faible encombrement : ces caractéristiques ont su convaincre Stryker. Le site bordelais du fabricant américain était en effet à la recherche d’une machine capable d’usiner des implants rachidiens en PEEK mais aussi d’insérer en automatique des marqueurs en tantale permettant de vérifier par un examen radiologique le positionnement de l’implant dans la colonne vertébrale du patient. Composé de 5 personnes, le bureau d’études de Realmeca a pu proposer une solution technique et concevoir une version adaptée de la RM3-7 en collaboration avec le bureau d’études de Stryker : l’implant est usiné en première broche, puis en contre-broche et récupéré avec une pince avant d’être déposé sur un tapis pour transfert vers une cellule de finition. L’ensemble du process, qui nécessite une dizaine d’opérations au total - pose du marqueur comprise - est réalisé par la RM3-7 en 6 à 8 minutes.
De l’orthopédie au dentaire
Les machines Realmeca ont fait d’autres émules dans le secteur orthopédique : citons par exemple la société C2F Implants pour laquelle le constructeur a réalisé un centre de tournage/fraisage destinée à fabriquer des prothèses de genou et de hanche. Pour Marle, Realmeca a livré une dizaine de machines dédiées à l’usinage de prothèses de hanche. Dans le domaine des ancillaires, l’entreprise a également construit pour SMAO une machine qui réalise des entrainements précis d’une tolérance de 5 µ. Realmeca compte aussi le fabricant d’instruments de chirurgie Oury Guyé ou encore le prothésiste dentaire canadien Dentalmatic parmi ses clients. « Nous ne fournissons pas seulement une machine à nos clients, mais un process dans son ensemble, souligne Jean-Baptiste Médot. Cela inclut l’étude du parcours d’outil, du maintien de la pièce et l’outil lui-même. Nos techniciens effectuent la mise en service de nos machines et nous dispensons une formation à nos clients afin de leur garantir une utilisation optimale. » Realmeca assure également le SAV auprès de l’ensemble de ses clients.
Les atouts des machines Realmeca
La rigidité des machines Realmeca est garantie par l’utilisation de bâtis massifs en matière composite de haute densité qui présentent l’avantage d’une faible dérive thermique et offrent une meilleure absorption des vibrations. Le constructeur obtient ainsi une amélioration des états de surface, une plus grande longévité des outils de coupe et des vitesses d’usinage plus élevées.
Par ailleurs, toutes les géométries des machines sont obtenues par grattage. L’ébauche est d’abord traitée au grattoir électrique puis elle est grattée manuellement de manière à obtenir des appuis rigoureusement plans (durée de l’opération de grattage pour une machine : environ 40 heures). Les éléments de guidage peuvent ainsi être montés et ajustés sur des surfaces quasiment parfaites.
Tous les axes des machines sont calibrés par interférométrie laser, un procédé qui mesure la précision (de l’ordre du dixième de micron) et la répétabilité de positionnement (de l’ordre du micron).
Commercialisation de machines complémentaires
Dans le show room de 400 m² situé dans le hall d’entrée de l’entreprise, on constate également la présence de machines allemandes du constructeur Spinner. Elles sont destinées à l’usinage de pièces de plus grandes dimensions, par exemple les cotyles de hanche. Le partenariat commercial entre les deux sociétés date des années 90 et permet à Realmeca de répondre à d’autres besoins. L’entreprise est également revendeur de machines Haas pour le secteur de l’Est de la France.
Realmeca S.A., F-55120 Clermont-en-Argonne, www.realmeca.com