La technologie d'étalonnage Argo-M de la start-up Argolight intéresse vivement le secteur de l'imagerie de fluorescence. Carl Zeiss France s'apprête à l'intégrer à son offre de maintenance tandis que le NIST va la tester dans le cadre de la normalisation des microscopes à fluorescence.

L’imagerie de fluorescence est communément utilisée dans les domaines de la recherche pharmaceutique et médicale. Son marché représente environ 280 millions d’euros par an. En parallèle des applications de recherche, la fluorescence est maintenant utilisée dans de nombreux diagnostics et techniques de dépistage dans les domaines de la biologie et de la pharmaceutique, notamment les dépistages génétiques (FISH) ou viraux (ELISA). D'où l'importance de pouvoir en extraire des résultats fiables et comparables.

Créée fin 2012 par deux jeunes docteurs en physique de l'université de Bordeaux, la société Argolight propose une technologie innovante permettant pour la première fois de qualifier entièrement la qualité d’imagerie des systèmes de fluorescence et de suivre leur évolution sur de longues périodes de temps. L’étalonnage et le suivi dans le temps des performances d'un microscope augmentent la fiabilité et la reproductibilité des mesures qu’il produit. Ceci permet de réduire le coût de l'analyse si le système est utilisé dans le cadre d'un diagnostic médical, ou le coût de développement dans le cadre d’une action de R&D.

Arnaud ROYON et Gautier PAPON, fondateurs d'Argolight.

L'innovation d'Argolight se concentre dans une lame d'étalonnage (Argo-M) dotée de motifs fluorescents ultra-stables à des échelles allant jusqu'à 100 nm. Cette lame permet de disposer d'une solution automatisable de détection des dérives éventuelles des instruments à base de fluorescence. Une application sur tablette, qui inclut des algorithmes de traitement d'images, vient se brancher aux systèmes à qualifier et analyse les données issues de l'observation des motifs de la lame. Une application web centralise les données pour faciliter la gestion d'un parc de machines et la génération automatique de rapports qualité.

Carl Zeiss, acteur majeur du marché de la microscopie, n'est pas restée insensible à cette innovation. Sa filiale française vient en effet d'annoncer qu'elle proposera à ses clients, dès le mois d'octobre 2015, de leur fournir une ou plusieurs lames Argo-M dans le cadre de ses contrats de maintenance concernant les microscopes à fluorescence.

Cette annonce vient s'ajouter à celle du NIST (National Institute of Standards and Technology). L’agence nationale de métrologie américaine a engagé le 24 août dernier une collaboration avec Argolight, en acquérant plusieurs échantillons de la technologie de fluorescence stable brevetée par Argolight. Le but est de tester diverses applications de systèmes biologiques critiques pour vérifier que la technologie d'Argolight peut répondre aux problématiques actuelles de normalisation des systèmes de microscopie exploitant la fluorescence.

Ce partenariat fait suite à plus d’un an d’échanges entre le NIST et Argolight, et arrive après plusieurs contrats de vente signés avec l’agence de santé américaine, le National Institutes of Health (NIH). Il accompagne la volonté de développement aux Etats-Unis de la jeune TPE française, actuellement en phase de levée de fonds.

Argolight, F-33400 Talence, www.argolight.com

Carl Zeiss France, F-78161 Marly-le-Roi, www.zeiss.fr