Protéomique : perspectives de développements industriels
La protéomique est devenue depuis une dizaine d’années un champ scientifique à part entière qui répertorie et analyse les protéines présentes dans une cellule ou plus largement dans un échantillon donné. Elle peut être génératrice d’innovations technologiques, notamment dans le développement de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro.
Différentes techniques sont déployées pour conduire des investigations dans le cadre de la protéomique. En effet, les protéines doivent tout d’abord être extraites de la population cellulaire ou du tissu, puis séparées avant d’être identifiées. Toutes ces étapes sont réalisées grâce à diverses méthodes de biologie ou via des outils numériques comme la bio-informatique. Dans le domaine clinique, cette discipline est de plus en plus souvent utilisée, ce qui offre des opportunités de développement pour le dispositif médical.
Quelles technologies associées ?
Qu’il s’agisse d’hématologie, d’infectiologie ou de prise en charge de pathologies en urgence, les travaux de recherche menés dans le secteur de la protéomique ont ouvert la voie à de nouveaux développements technologiques au niveau du diagnostic in vitro. Ils vont de la biopuce au spectromètre de masse, en passant par l’automatisation du laboratoire.
En effet, que ce soit par la miniaturisation des équipements, l’amélioration de la fiabilité des résultats d’analyse ou l’augmentation de la rapidité des tests, ces technologies permettront de répondre aux enjeux actuels et futurs du diagnostic.
Les biopuces de demain permettront, par exemple de séparer les protéines pour une analyse simplifiée sur des équipements dédiés. Cette technologie, déjà largement utilisée en génétique, nécessitera une approche multidisciplinaire (biologie, chimie, mécanique des fluides, électronique etc.) et des travaux de recherche et développement encore importants afin de relever les défis du secteur. Elle présente dès à présent une réelle opportunité pour les acteurs de la filière.
De même, des améliorations pourront être apportées à la spectrométrie de masse, technologie qui a connu une diffusion progressive ces dernières années, afin de ne pas uniquement chercher à augmenter la précision des analyses mais surtout à permettre un déploiement en routine. Ces développements devront permettre une utilisation plus en adéquation avec les besoins des utilisateurs, frein actuel majeur au déploiement de cette technologie.
Enfin, concernant l’automatisation des laboratoires, il est clair que celle-ci permettra aux scientifiques, biologistes ou médecins de passer plus de temps sur les tâches à forte valeur ajoutée demandant leur expertise. Plus que cela, les développements de l’automatisation qui toucheront autant l’aspect hardware que software, permettront l’amélioration des résultats d’analyses.
C’est autour de ces trois grands enjeux stratégiques qu’a été menée l’étude sur la protéomique commanditée par la CCI de Région Franche-Comté en partenariat avec le Pôle des microtechniques au cabinet Tech2Market. Au-delà de l’état de l’art de la protéomique, ce sont les enjeux concernant les marchés et les perspectives pour les industriels des technologies médicales qui ont été étudiés en croisant une approche documentaire, l’expertise du cabinet Tech2Market, une trentaine de consultations et plus d’une cinquantaine de questionnaires auprès de structures françaises et étrangères. Ce travail sera présenté le 19 juin lors d’une conférence ouverte à tous et qui réunira autour d’une table ronde animée par Tech2Market quelques-uns des acteurs majeurs du territoire sur cette thématique : les entreprises Horiba Jobin Yvon, la plateforme CLIPP et les entreprises Tecan et Instrulab.
Contact : Nathalie Rebert : nrebert@franche-comte.cci.fr