PLFSS 2021 : stupéfaction du Snitem qui réagit
"On ne relancera pas le secteur par des baisses de prix !" Telle est la réaction du Snitem à la publication du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, qui prévoit 150 M€ d’économies sur la prise en charge des dispositifs médicaux.
Le PLFSS 2021 a été présenté à la presse le 29 septembre, par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran et le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt.
Le lendemain, le Snitem publiait un communiqué où le Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales exprimait sa stupéfaction quant aux 150 millions d’euros d’économies demandées au secteur des dispositifs médicaux pris en charge au titre de la liste des produits et prestations remboursables par l’Assurance maladie (produits de ville, implantables…).
Alors que les derniers mois ont été marqués par une décroissance importante des dépenses de dispositifs médicaux, il n’aura pas fallu attendre six mois pour voir redémarrer la volonté de régulation comptable d’un secteur pourtant réellement impacté négativement par la crise COVID-19, notamment en raison d’un report massif des soins programmés.
« Comment est-il possible d’envisager que les entreprises du secteur des dispositifs médicaux, employant près de 90 000 personnes, puissent se relancer par des baisses de prix ? » : telle est l'interrogation formulée par le Snitem, dans un contexte où la circulation du virus s’intensifie et où son effet délétère sur les soins programmés est de nouveau à redouter.
Le communiqué rappelle que lors du confinement, certaines entreprises du dispositif médical étaient pratiquement à l’arrêt, tandis que d’autres se mobilisaient dans l’urgence et participaient à "l’effort de guerre". Elles et leurs collaborateurs ont répondu à une demande brutale multipliée par 2 voire par 10 dans des conditions de rentabilité fortement dégradées.
« Cette mesure est clairement en contradiction avec, d’une part, la volonté de relancer les entreprises affaiblies par la crise sanitaire et le maintien de l’emploi et, d’autre part, l’appel à relocaliser et produire en France », poursuit le communiqué.
« Ce n’est pas cohérent et cela menace l’avenir d’un secteur pourtant identifié comme "stratégique" par le président de la République », s’indigne Philippe Chêne, président du Snitem.
Le Snitem réitère sa demande de moratoire sur les baisses de prix pour laisser le temps aux entreprises d’un secteur constitué à 90 % de PME françaises, de se remettre sur pied en 2021.