Passation de présidence dans la continuité à l’ACIDIM
Appelé à d’autres responsabilités professionnelles, Faraj Abdelnour cède la présidence de l'ACIDIM à Gérard Luzergues. Un passage de relais amical pour un changement dans la continuité, avec deux évolutions majeures déjà bien entamées : la décentralisation régionale et la participation à de grands salons européens et internationaux.
Par Alexis Dussol, journaliste
CEO du cabinet d'experts Ceiso, Gérard Luzergues est animé par la même ambition que son prédécesseur à la tête de l'ACIDIM : faire que l’Association reste un pôle convivial d’échanges entre tous les acteurs du dispositif médical.
Décentralisation et présence européenne seront les 2 axes forts des années qui viennent. Il s’agira de poursuivre une évolution déjà bien engagée.
Être plus présent en région
L’objectif est clair : l’Association ne doit pas être identifiée à son siège parisien et doit être mieux connue sur l’ensemble du territoire. Il s’agit par là même de répondre à l’attente des adhérents dont beaucoup exercent en province.
Cette décentralisation se traduira par une présence dans diverses manifestations organisées en régions. L’ACIDIM y apportera son expertise et son réseau de contacts. Cette présence en régions se fera dans le cadre de partenariats avec des structures régionales : à Marseille avec le pôle de compétitivité Eurobiomed ou dans la métropole gardoise -lieu central de l’Occitanie- avec Openîmes. De même et ce sera une première, l’ACIDIM sera présente à l’Aerohealth Canadian Pharmacy Forum qui sera organisé par EDIT et Cross4Health à Toulouse les 15 & 16 février prochains.
L’Europe et l’international
La problématique des dispositifs médicaux étant de plus en plus européenne voire internationale, il est essentiel que les adhérents de l’Association échangent avec leurs équivalents des autres pays. La participation de l’Association aux grands salons européens et internationaux peut y contribuer. Une présence qui se fera en partenariat avec les autres acteurs du DM, sous l’égide de Business France qui prend en charge le pavillon français lors des manifestations internationales.
L’ACIDIM entend cependant poursuivre ses activités dans la capitale à travers les rencontres annuelles instituées avec les autorités de régulation : CEPS, HAS, ANSM, Ministères, etc. où les adhérents de l'association ont pris l’habitude de venir échanger.
L’ACIDIM : un carrefour d’échanges
L’ACIDIM veut surtout confirmer son rôle de carrefour d’échanges où tous les acteurs du monde du DM se retrouvent. Les réunions permettent ainsi aux cadres de l’industrie du DM de faire porter ou de faire remonter des messages à l’intention des autorités de régulation dans un cadre assez informel. L’originalité de l’Association tient au fait que les industriels y sont représentés par leurs cadres. L’expérience démontre une réelle complémentarité entre les entreprises et leurs cadres au service des intérêts du secteur.
Il faut jouer collectif. L’Association entend poursuivre ses activités en étroite symbiose avec les autres acteurs comme le SNITEM, l’AFIDEAO, la fédération de l’UPSAD, le MedTech Europe (anciennement Eucomed et EDMA), etc.
2 Questions à Faraj Abdelnour
- Est-ce que l’avancée dans le projet de création du nouvel organisme notifié pour le marquage CE est une des raisons de quitter la présidence de l’ACIDIM ?
« Tout d'abord, l’ACIDIM, c’est plus de 20 ans de ma vie professionnelle. J’en suis membre depuis 1996 avant d’en être devenu le vice-président en 2002, puis le président en 2010. ; donc pas facile de la quitter !
Ensuite, les entreprises du DM sont confrontées depuis quelques années (notamment depuis fin 2013) à de grandes difficultés liées au maintien et au renouvellement de leur marquage CE. Un grand nombre de ces DM, nécessaires et indispensables aux patients, ne peuvent plus quitter les étagères de leur stock en conséquent de cette difficulté ! Il me fallait investir plus de temps dans mon activité d’auditeur pour certains organismes notifiés, que je sers depuis 2011, et procéder à un changement de statut professionnel pour pouvoir répondre également à la sollicitation qu'ils m'ont faite, d’aller au-delà de l'audit sur site et de m'engager davantage dans l'expertise technique des dossiers de marquage CE. Par ailleurs, les PME européennes notamment allemandes et françaises, s’organisent de manière collective pour faire connaître cette difficulté avec le changement réglementaire et faire entendre leur voix. J’ai été contacté pour faire partie de cette organisation.
Finalement, et pour répondre à votre question précisément, les efforts engagés depuis quelques années dans la création d’un nouvel organisme notifié européen pour le marquage CE (suivant le MDD et notamment le MDR), sont à un stade assez avancé et je ne manquerai pas d’annoncer cette structure, son organisation et son lieu aux adhérents de l’ACIDIM et aux lecteurs de DeviceMed très prochainement.
Tout ceci m’a conduit à créer récemment la société 3AFF. Pour autant, je n’abandonne pas l’ACIDIM puisque j'en reste le Vice-Président aux côtés de mon ami Gérard Luzergues. »
- Que retenez-vous des années passées à l’ACIDIM ?
« J’ai quelques souvenirs qui me reviennent en mémoire. En juin 2002 - nous ne nous appelions pas encore ACIDIM - le président fondateur de l’association qui s’appelait ACIB à l’époque avait réuni une Assemblée Générale pour nous proposer de mettre en veille l'association qui n’avait rien organisé les deux années écoulées. J’ai fait partie du premier conseil d’administration de l'ACIDIM qui a pris le relais. Le sujet d'actualité était la transformation du TIPS (Tarif interministériel de Prestations Sanitaires) en LPPR (Liste des produits et prestations remboursables). Je me suis attelé à organiser nos deux premières réunions et le nombre de nos adhérents a été immédiatement multiplié par quatre.
Un autre moment marquant de l'ACIDIM, c'est le dîner débat avec le premier président de la CEPP à la suite de la création de la HAS en 2004. Le Pr Bernard Guiraud Chaumeil, un excellent orateur, ne prononce pas une seule fois les mots "dispositif médical" lors de son premier discours de plus que 45 minutes. Il ne parle que d’outils. Ce qui m’a conduit lors de mon allocution de conclusion de ce dîner-débat à suggérer que l’ACIDIM intervienne au niveau européen pour que les termes "DM" soient remplacés par le terme "outils", provoquant des éclats de rires de l'auditoire ! »