Le développement de biomédicaments, par opposition aux médicaments chimiques, est l'un des axes stratégiques majeurs de la région Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les entreprises spécialisées dans ce domaine figure Cellquest qui développe une gamme d'automates et de consommables pour la production à l'échelle industrielle de CAR-T destinées au traitement des lymphomes et des leucémies. Son objectif : permettre l'accès à cette nouvelle thérapie au plus grand nombre de patients possible.

Par Evelyne Gisselbrecht

Le principe mis au point par Cellquest consiste à modifier génétiquement des lymphocytes T du patient pour les rendre capables de détecter et de détruire ses cellules cancéreuses. La création de Cellquest en mai 2020 découle directement du projet FEDER MiMédi (Microtechniques pour les médicaments innovants), dédié à la recherche de solutions pour industrialiser les médicaments personnalisés à un coût acceptable. En effet, son CEO Guillaume Wallart était à l'époque chef de projet chez Ilsa, le porteur principal du projet. Il convainc alors les actionnaires d'Ilsa de créer une entité en charge de développer des solutions de production innovantes de biothérapies complexes à partir de différentes briques technologiques propriétaires et maîtrisées.

La gamme de machines Cellquest se compose aujourd'hui de trois équipements destinés respectivement à isoler les globules blancs, connecter les différents consommables et fabriquer les CAR-T. Le système est 30 fois plus compact que les installations existantes, la quantité de matière première nécessaire est 5 fois moins importante et le coût global divisé par 10. La machine Cosy Nest qui produit les biomédicaments est évolutive et peut contenir un nombre variable de tiroirs pouvant aller jusqu'à 15 selon les besoins. Cellquest s'adresse essentiellement aux biotech, aux CMO/CDMO et aux grands laboratoires pharmaceutiques. Son objectif est de fabriquer d'ici la fin de l'année une dizaine de plateformes de production qu'elle répartira entre son site pilote basé à Bio Innovation à Besançon et des laboratoires partenaires en vue de tests préalables à la commercialisation. Cellquest a choisi de s'attaquer d'abord au marché américain, sur lequel ses automates ne sont pas considérés comme des dispositifs médicaux, ce qui facilite grandement les démarches réglementaires. Pour le marché européen, le dépôt du dossier technique est prévu courant 2024.

Pour Guillaume Wallart, l'écosystème régional joue un rôle essentiel dans le développement de Cellquest, qu'il s'agisse des écoles d'ingénieurs du territoire dans lesquelles il a recruté deux de ses trois ingénieurs, de ses confrères de Bio Innovation avec lesquels il peut être amené à travailler, ou encore des appuis opérationnels et/ou financiers locaux dont il bénéficie, par exemple de la part de l'EFS, de Bionoveo, de BPI ou encore du PMT.

cellquest.fr