Vers un implant pour traiter la maladie de Parkinson par photobiomodulation
Le projet NIR, mené par Cécile Moro, directrice de recherches au CEA, a reçu l'un des prix NetExplo, qui récompensent chaque année des innovations numériques en faveur de la société. Ce projet consiste à traiter la maladie de Parkinson par photobiomodulation, c’est-à-dire en envoyant de la lumière au plus près des neurones du cerveau, via un implant.
Fruit de douze ans de travail, le projet NIR (pour "near infra-red") a pour objectif de ralentir la dégénérescence des neurones dopaminergiques des substances noires, deux régions du cerveau touchées dans la maladie de Parkinson. Le dispositif est constitué d’un implant intracérébral qui envoie de la lumière rouge au niveau de ces neurones.
L’idée de ce projet trouve sa source dans la rencontre entre l’expertise du professeur Alim-Louis Benabid, co-fondateur de Clinatec et à l’origine de la stimulation cérébrale profonde, et celle du professeur John Mitrofanis, de l’Université de Sydney, spécialiste de la photobiomodulation.
La lumière doit permettre de ralentir la dégénérescence neuronale, là où les traitements actuels ne ciblent que les symptômes. L’effet thérapeutique de la lumière a été démontré sur des modèles parkinsoniens de rongeurs et de primates non humains. Un espoir contre cette maladie qui touche plus de 8 millions de personnes dans le monde.
- d’un stimulateur implanté sous la clavicule du patient ;
- d’un boîtier optique de 2,5 cm de diamètre, inséré dans la boîte crânienne, contenant une électronique et une photodiode laser émettant à 670 nm ;
- et d’une fibre optique passée dans les ventricules du cerveau (pour rendre la chirurgie peu invasive) qui véhicule la lumière à proximité des substances noires du cerveau.
Le projet est accompagné par plusieurs financeurs, dont le Fonds de dotation Clinatec et l’entreprise Boston Scientific. Un essai clinique, mené avec le professeur Stephan Chabardès du CHU de Grenoble, est en cours et inclura à terme 14 patients, dont 7 bénéficiant de l’implant.
« Le prix NetExplo est une très belle reconnaissance du travail collectif mené et de la persévérance de toute l’équipe pour faire avancer la science et contribuer à la santé des patients », se réjouit Cécile Moro, cheffe du projet NIR depuis 2011. « Il couronne l’audace de la création d’une entité comme Clinatec, centre de recherches biomédicales, qui rassemble à la fois le volet technologique, avec le CEA, et celui clinique, avec le CHU Grenoble Alpes. Ce rapprochement nous a permis d’agir depuis la recherche fondamentale jusqu’aux patients, un suivi valorisant et motivant ».