Patch de micro aiguilles : une avancée pour la thérapie photodynamique
Le CEA-Leti et l'unité Inserm OncoThAI collaborent sur un projet destiné à améliorer la thérapie photodynamique pour soigner le cancer de la peau. Ce projet implique la fabrication de micro-aiguilles solubles pour la réalisation de patchs biodégradables.
Les cancers de la peau dus à une exposition excessive au soleil sont en forte croissance : l'OMS en dénombre 2 à 3 millions par an. Pour les traiter, il faut parfois recourir à une ablation localisée. C'est pour éviter ce geste que la thérapie photodynamique est née. On applique sur la peau une crème dont le principe actif, sous excitation lumineuse, attaque et détruit les cellules tumorales.
Mais cette technique n'est pas efficace si la lésion est profonde. C'est pour lever cette limitation que le CEA-Leti et l'Inserm ont développé un patch de micro aiguilles dont la longueur peut être comprise entre 400 et 750 microns. Elles atteignent ainsi l'interface épiderme/derme.
Un dispositif qui disparait de lui-même en une heure
« Le patch et les aiguilles qu'il intègre sont constitués d'un matériau qui associe de l'eau, un polymère biocompatible (acide hyaluronique) et le principe actif (acide 5-aminolévulinique) », détaille Mathilde Champeau, la doctorante en charge du projet.
Ce patch a été développé avec succès à l'aide d'une méthode de moulage par coulée de solvant rapide qui pourrait être facilement mise en œuvre à plus grande échelle. Placé sur la peau et éclairé par des LEDs émettant à 635 nm, il se dissout en moins d'une heure. L'acide 5-aminolévulinique, métabolisé par les cellules tumorales, les attaque et les détruit sous l'action de la lumière.
Si le concept de ce patch paraît simple, il a fallu plusieurs années pour en définir les caractéristiques : choix du polymère et du principe actif, mise au point d'un procédé de fabrication collective "propre", espacement et forme des aiguilles qui malgré leur taille réduite, ne doivent pas se déformer lors de l'application sur la peau.
On notera que grâce à la taille réduite des aiguilles, l'application du patch est indolore. Les patients peuvent s'y prêter sans appréhension. Mais il leur faut encore attendre 3 à 5 ans, le temps de mener les études cliniques sur ce nouveau dispositif.