Le Grand Prix des Exposants du salon EPHJ a été attribué cette année à Incaptek, pour une technologie permettant de produire des matériaux ultra-résistants et légers, susceptibles de composer les implants orthopédiques de demain. La même technologie peut aussi servir à produire des revêtements intelligents à élution médicamenteuse.

Implantée à Courroux dans le canton du Jura, la start-up suisse Incaptek est spécialisée dans les matériaux ultraperformants pour diverses applications, ainsi que dans les systèmes avancés d'administration de médicaments.

Des propriétés mécaniques similaires à celles de l'os

Incaptek a notamment développé une nouvelle technologie pour produire des matériaux composites très résistants renforcés de fibres.

Dans le secteur médical, ces matériaux composites extrêmement solides et ultralégers peuvent être employés pour la fabrication d'implants, en remplacement du titane, plus lourd.

Les implants produits à partir de ces matériaux composites promettent d'être similaires aux os en termes de propriétés mécaniques, plus faciles à fabriquer et personnalisables à l’aide d’une imprimante 3D.

Des revêtements antibactériens intelligents

Les revêtements intelligents proposés par Incaptek comportent des microcapsules avec une coque programmable pour la libération contrôlée de médicaments (crédit photo : Incaptek).

Cette technologie peut également être mise en œuvre pour produire des revêtements antibactériens de nouvelle génération pour les dispositifs médicaux, y compris les treillis chirurgicaux et les sutures.

Actuellement, les revêtements qui libèrent des médicaments le font en rafale en quelques jours, ce qui limite leur efficacité pour la prophylaxie des infections à long terme. Pour garantir une protection efficace contre les infections, les revêtements composites mis au point par Incaptek autorisent une libération contrôlée et soutenue de médicaments. Ils permettent ainsi de prévenir les infections et d'accélérer la cicatrisation des plaies, le tout de façon économique selon la start-up.

L'innovation repose ici sur des microcapsules intelligentes avec une coque programmable dotée d'une fonction de libération contrôlée de mé­dicaments inventées par le professeur Gleb Sukhoroukov, co-fondateur et directeur scientifique d'Incaptek.

Ces microcapsules ont des coques en polymères stables qui protègent les substances encapsulées de l'environnement. C'est en choisissant la composition de la coque qu'il est possible de programmer les microcapsules pour atteindre la cinétique de libération souhaitée et assurer la libération du contenu encapsulé à la demande.

Pour produire des revêtements, ces microcapsules sont chargées dans des fils de textiles médicaux ou sur les surfaces métalliques des implants. De plus, la technologie permet de revêtir des treillis et des sutures en polypropylène, comblant ainsi une lacune substantielle sur le marché. Car, d'après Incaptek, aucune des technologies disponibles ne peut actuellement le faire.

Une grande liberté dans le contrôle de libération de médicaments

La gamme de scénarios de libération contrôlée possibles est vaste. Les revêtements intelligents peuvent notamment garantir une libération contrôlée et réglable d'antimicrobiens pendant une période prolongée (1 à 2 mois), constituant ainsi un outil efficace pour la prophylaxie des infections. De plus, la libération de médicaments peut se faire à la demande, avec un déclenchement par le pH ou à l'aide d'ultrasons médicaux.

Les revêtements d'Incaptek combinent différentes pharmacocinétiques, par exemple une libération séquentielle d'antibiotiques rapide et lente pour limiter les risques d'effets secondaires, lutter contre la résistance aux antibiotiques et élargir le spectre antibactérien.

Ces revêtements peuvent également contenir plusieurs médicaments différents, par exemple des substances anti-inflammatoires, de réparation osseuse et de cicatrisation. N’importe quel médicament peut être encapsulé, quels que soient son poids moléculaire et sa solubilité.

incaptek.com