Vous devez être connecté pour accèder à cette archive.

Se connecter
X
Côté recherche

Une technologie de neuro-illumination prometteuse contre la maladie de Parkinson

Publié le 22 juin 2021 par Patrick RENARD
L'illumination est réalisée grâce à un dispositif intracérébral implantable développé au CEA-Leti, pionnier dans le domaine des micro- et nanotechnologies, en partenariat avec Boston Scientific.
Crédit photo : CEA

Le projet NIR repose sur une technologie proche infrarouge développée par le CEA, en collaboration avec Boston Scientific. Destinée à ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson par la neuro-illumination, cette technologie fait l'objet d'un essai clinique dans le cadre duquel un premier patient a été opéré avec succès le 24 mars dernier.

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. C'est pourquoi le CEA travaille avec Boston Scientific sur le projet NIR (Near Infra Red), qui a pour but de valider l’effet, sur l’évolution de cette maladie, de la mise en place intra crânienne d’une sonde capable d’émettre une lumière infrarouge.

La neurostimulation cérébrale profonde traditionnelle, procédure conçue et testée à Grenoble, est pratiquée depuis 34 ans. Elle a permis de réduire significativement les symptômes moteurs de 200 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde. Laboratoire du CEA basé à Grenoble, Clinatec étudie une pratique complémentaire à travers le projet NIR.

Rappelons que la stimulation cérébrale profonde délivre un courant électrique à haute fréquence pour moduler l’activité de cibles neurales qui est pathologique dans la maladie de Parkinson. En revanche, l'illumination dans le proche infrarouge, également appelée photobiomodulation, cible la substance noire, site de la dégénérescence des neurones dopaminergiques à l'origine des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson. Contrairement aux thérapies actuelles qui limitent temporairement les symptômes sans affecter la dégénérescence des neurones, la lumière pourrait potentiellement l'arrêter. Ainsi, cette approche thérapeutique pourrait ralentir la perte des fonctions motrices des patients et de leur autonomie.

Le dispositif se compose d'une batterie, d'un neurostimulateur encapsulé hermétiquement et d'une fibre optique délivrant la lumière en proche infra-rouge.

Technologie de photobiomodulation NIR

L'illumination est réalisée grâce à un dispositif intracérébral implantable développé au CEA-Leti, pionnier dans le domaine des micro- et nanotechnologies, en partenariat avec Boston Scientific. Ce système est constitué d'un neurostimulateur implantable, relié à un générateur optique, lui-même relié à une fibre optique délivrant une lumière proche infrarouge au cerveau.

Le potentiel de cette approche a été scientifiquement démontré dans un essai préclinique, dont les résultats ont été publiés, entre autres, dans Annals of Neurology en 2016. Au vu des excellents résultats obtenus, l'essai clinique du projet NIR a été lancé en mars 2021 en collaboration avec le CHU Grenoble Alpes et l'Université Grenoble Alpes.

Cet essai permettra de suivre les patients pendant quatre ans. Il est l'aboutissement de 10 ans de recherche, tant du point de vue du développement fondamental que technologique. Le CEA et Boston Scientific ont mis en commun leurs expertises en biologie, chirurgie expérimentale, dispositifs médicaux implantés, optique et packaging pour parvenir à ce résultat.

L'équipe de l'essai clinique recherche des patients atteints de la maladie de Parkinson, âgés de moins de 65 ans, diagnostiqués depuis moins de 2 ans, et répondant à tous les critères d’inclusion. Toutes les informations sur l'essai clinique sont à retrouver ici.

Plusieurs centres hospitaliers ont rejoint le CHU Grenoble Alpes et Clinatec pour collaborer à cet essai clinique et ainsi faciliter le recrutement de ces patients : les Hospices Civils de Lyon, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille et l'Hôpital Henri Mondor de Créteil.

Le protocole clinique

Dans le cadre de cet essai clinique, le Professeur Stephan Chabardès de l'Université Grenoble Alpes, neurochirurgien au CHU Grenoble Alpes et directeur médical de Clinatec, a opéré avec succès le premier patient, dont l'évolution sera suivie par une évaluation clinique mais aussi par l'imagerie métabolique réalisée en collaboration avec le centre d'imagerie Cermep de Lyon, qui permet de suivre les effets de cette innovation thérapeutique.


www.leti-cea.fr, www.clinatec.fr

Partagez cet article sur les réseaux sociaux ou par email :
Mots-clés :

A lire aussi