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Prestations & Services > Traitement de surface

Des marquages d’une infime précision réputés bien au-delà de l’Hexagone

Publié le 18 février 2020 par Patrick RENARD
Marquage laser à 360° sur dilatateur.
Crédit photo : Créatemps

Situé à Besançon, berceau des microtechniques, Créatemps se positionne comme le spécialiste européen du marquage sur dispositifs médicaux. Certifiée ISO 13485 : 2016 depuis l'an dernier, l'entreprise maîtrise toutes les techniques correspondantes et travaille sur un large éventail de matériaux.

Par Evelyne Gisselbrecht, DeviceMed

Florent Moreaux, dirigeant de Créatemps

Parmi les fidèles de Compamed, il existe une entreprise française dont le stand ne désemplit pas d'une édition à l'autre : la société bisontine Créatemps. Il faut dire qu'elle dédie son activité à un marché de niche, celui du marquage de très haute précision, souvent effectué sur de très petites pièces. « Nous sommes les seuls sur le marché européen à atteindre ce niveau de qualité », précise le dirigeant de Créatemps, Florent Moreaux, qui met ici en œuvre tout son savoir-faire et l’expérience qu’il a acquise en microtechniques, notamment au service du secteur horloger.

La société maîtrise quatre technologies : la tampographie, souvent utilisée pour le marquage des cathéters, la sérigraphie appliquée par exemple aux textiles implantables, le microdosage et le laser. En tampographie, elle est capable d’atteindre une finesse de trait de 0,03 mm. Sur des marquages laser de 250 mm, elle obtient également une excellente répétabilité : moins de 0,05 mm. Le secret de Florent Moreaux réside à la fois dans l'utilisation et dans la maîtrise d'équipements réalisés sur mesure pour les applications de ses clients. « En tampographie et en sérigraphie, nous utilisons principalement des machines issues de l'horlogerie », précise-t-il, et il sait en tirer tous les avantages. « En laser, poursuit-il, nous avons recours à un équipement de faible puissance, soit 2 Watt, alors que les lasers de marquage standards fonctionnent à 30 voire 50 Watt. Ainsi, nous ne dégradons pas la matière. » Le dernier marquage laser réalisé par l'entreprise est un code-barres Datamatrix de 4mm² répondant aux normes de l'UDI.

Quant à la taille des séries traitées par Créatemps, elle peut varier d'une pièce unitaire à 2 millions par an, le plus gros volume pris en charge jusqu'ici pour le secteur médical étant de 400.000 unités. Difficile cependant d'automatiser selon Florent Moreaux, compte-tenu d'une part du faible impact financier du marquage sur le coût d'une pièce et d'autre part de la flexibilité des procédés manuels. Il n'est pas convaincu non plus par l'impression numérique, qui ne permet pas de changer d'encre, est mono-produit et souvent mono-couleur. « Je n'ai pas trouvé à ce jour de matériel qui permette d'obtenir nos résultats en termes de précision, de tenue et d'aspect du marquage », confie-t-il.

Quelle technologie de marquage choisir ?

Pour les produits qui n'ont jamais été marqués, il arrive que le client s'en remette entièrement à Créatemps quant au choix du procédé le mieux adapté. Si le marquage à l'encre est un peu plus difficile à réaliser car il faut bien maîtriser les aspects chimiques et ceux liés à la biocompatibilité, il offre un meilleur résultat esthétique.

Le marquage laser est quant à lui plus facile à mettre en œuvre mais il est plus compliqué à valider et nécessite de maîtriser de nombreux paramètres. Par ailleurs, un marquage réalisé par tampographie est effaçable, alors qu'avec le laser, une erreur de marquage implique le rebut immédiat de la pièce. Le choix du procédé le mieux adapté dépendra donc aussi de la valeur initiale du produit.

Afin d’assurer la biocompatibilité de ses marquages en tampographie, Créatemps a mis au point ses propres mélanges d'encre que l'entreprise a fait valider USP Class VI. Florent Moreaux a tiré parti ici de son expérience acquise dans d'autres secteurs d'activité, notamment en aéronautique.

Technique de marquage de codes couleurs à haute résistance employée pour les ancillaires.

Pour améliorer l'adhérence des encres sur les matières difficiles à marquer, il soumet les pièces à un pré-traitement plasma froid à l'oxygène. Un procédé qui permet de ne pas polluer, ni déformer les pièces fragiles, et qui est bien adapté au secteur médical.

Par ailleurs, Créatemps a récemment mis au point, pour les ancillaires, une technique de marquage de codes couleurs à haute résistance. Les instruments peuvent ainsi supporter jusqu’à 1000 cycles de nettoyage et stérilisation autoclave. A noter enfin que l’entreprise possède une expertise reconnue dans le marquage du silicone et du téflon.

Un système de management salué par les organismes certificateurs

Chez Créatemps, la quasi-totalité du travail est réalisée par des femmes. Initialement coiffeuses, esthéticiennes, couturières ou vendeuses, elles aiment les métiers manuels. L'essentiel est qu'elles aient les capacités de travailler en toute autonomie et de manière responsable. Il n'y a pas réellement de hiérarchie dans l'entreprise, en dehors d’une ingénieure qualité et développement qui apporte son soutien pour les questions techniques épineuses et d’une cadre en charge de l'administration des ventes et des plannings. Les opératrices sont formées pour plusieurs postes et sont elles-mêmes formatrices de leurs collègues, un système de management libéré, mais très documenté, qui séduit les organismes certificateurs. Le planning de production est établi une fois par semaine sur support mural et il n'est pas question pour Florent Moreaux de l'informatiser. « Notre fonctionnement en Kanban est simple, compréhensible de tous et il suffit d'une matinée à une intérimaire pour savoir gérer son propre planning de commande », indique-t-il.

Créatemps peut aussi combiner deux technologies de marquage sur une même pièce comme ici où le marquage rouge a été réalisé par tampographie et la numérotation par laser.

L'entreprise compte aujourd'hui 16 employés et 5 intérimaires qui sont en cours de formation avant embauche.

Des nouveaux locaux au printemps 2020

Pour faire face à la très forte augmentation de son activité ces deux dernières années (+22% de chiffre d'affaires pour 2019 dont 80% dans le secteur médical), Créatemps emménagera dans de nouveaux locaux au mois d’avril prochain. L'entreprise passera ainsi d'une surface de 400 m² à une usine de 1000 m² et triplera sa surface de salle blanche, disposant ainsi d'un espace de 165 m² en classe ISO 7. Pour éviter tout problème de pollution croisée, les pièces continueront à être déballées et traitées sous flux laminaire ISO 5, la totalité du matériel étant nettoyée avant chaque opération. Ainsi les produits de chaque client entrent dans un environnement parfaitement propre. Florent Moreaux a choisi de séparer la salle blanche dédiée aux marquages à l’encre de celle consacrée au marquage laser et à l'assemblage. La première salle bénéficiera en effet d'un système combiné de filtration et d’extraction d'air afin d'évacuer les vapeurs de solvants.

Enfin, Créatemps a été certifié ISO 13485 : 2016 par le BSI en juillet dernier, ce qui démontre plus encore sa volonté déterminée de se développer dans le secteur médical.

[Source des illustrations : Créatemps]


www.createmps.com

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